Les migrations toujours en haut de l’affiche

Unicef / Arrivée à Lesbos – Grèce

La sinistre actualité, à Calais et ailleurs, nous amène à revenir sur le sujet de l’intégration des immigrés abordé dans notre soirée du 27 mai 2021 (voir le replay complet sur la page d’accueil de notre site), en reprenant les points principaux évoqués ce soir-là par la DG de France Terre d’asile, association qui se voit confier par l’Etat la gestion de lieux d’accueil et d’hébergement de demandeurs d’asile et l’accompagnement de mineurs isolés.

1.Il faut remettre du rationnel dans cette question de l’immigration, où les peurs et les préjugés dominent. Depuis le 27 mai, les débats politiques agitent au contraire ces peurs avec des contre-vérités flagrantes :

i) « L’immigration nous coûte une fortune », alors que l’OCDE vient de mettre à jour l’étude de 2013 que nous citions en mai (cf. L’immigration peut rapporter plus qu’elle ne coûte, selon l’OCDE – Le Point ) et en confirme les résultats : l’immigration rapporte au moins autant que ce qu’elle coûte aux Etats, et rapporte plus quand l’intégration se fait bien ;

ii) « Les immigrés non européens ne peuvent pas s’intégrer », alors que l’Allemagne a largement intégré le million de réfugiés arrivés du Moyen-Orient en 2015, d’où l’absence de ce sujet lors de leurs récents débats électoraux ;

iii) « Les immigrés viennent prendre le travail des Français » alors que les entreprises peinent à recruter dans beaucoup de secteurs, qui ne nécessitent pas tous des compétences pointues ; et quel sentiment de gâchis pour ces employeurs français qui trouvent enfin un jeune apprenti qui s’investit pendant un an ou deux avant de se voir signifier, à 18 ans, l’obligation de quitter le territoire…

2. Les Etats européens doivent respecter les droits fondamentaux qu’ils proclament : devoir d’examiner la situation de ceux qui demandent l’asile ou le regroupement avec leur famille (plutôt que de les repousser sans examen), droit à l’hébergement et aux soins pendant cette période d’attente.

3. Beaucoup peut être fait en France pour accélérer l’intégration de ceux qui resteront : pendant les très longues procédures administratives de demande d’asile ou de protection, puis d’obtention d’un titre de séjour, le nouvel arrivant ne peut ni travailler légalement, ni avoir un logement autonome, ni bénéficier de cours de français soutenus par l’Etat. Ne pourrait-on pas éviter ce gaspillage de temps et d’énergie, comme le font d’autres pays, ce qui n’interdit pas de demander le moment venu le départ de ceux « qui n’ont pas vocation à rester » ?

Notre identité a bien plus à craindre de l’abandon de nos valeurs que de l’intégration de ceux qui veulent les partager. La créativité de nos hommes politiques pour améliorer cette intégration ne saute pas aux yeux pour l’instant !

P.S. A noter, pour les Rueillois, les remarquables actions d’accompagnement de Solidarité Migrants Rueil (https://www.solidarite-migrants-rueil.fr/), toujours à la recherche de bénévoles supplémentaires pour le soutien scolaire, l’accompagnement administratif,… Et bien d’autres associations accompagnent toutes les personnes qui en ont besoin, françaises ou étrangères. A Suresnes, l’association ASSAR s’est créée début 2022 (contact : https://www.helloasso.com/associations/assar) pour accueillir des réfugiés dans le cadre du protocole « Couloirs humanitaires » signé entre l’Etat, Sant’Egidio et les Semaines sociales de France.

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